Connaissez-vous les caractéristiques des coureurs qui progressent ? Et surtout est-ce que vous les partagez ? Attention, je ne parle pas de caractéristiques physiques où Dame Nature dicte en partie sa loi.
Non, je veux parler de caractéristiques psychologiques, d’une manière de voir les choses qui permet à ces coureurs de progresser plus que les autres !
Bref, des caractéristiques que n’importe qui, vous comme moi pouvons avoir. Il faut parfois faire un gros travail sur soi c’est sûr. Mais au final c’est vraiment payant quand on veut progresser en course à pied !
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1. Les coureurs qui progressent ont une vision long terme
S’il y a une caractéristique que tous les coureurs qui progressent ont, c’est celle-là. Ils ne regardent leur entraînement qu’en pensant sur le long terme. Concrètement, ça veut dire que dans une super journée où tout va aller parfaitement, où l’entraînement va sembler exceptionnellement facile à réaliser (ces entraînements qu’on rêve d’avoir tellement la sensation est géniale) et bien on ne verra jamais un coureur qui a son focus sur le long terme être excité plus que quelques minutes à propos de ce résultat. Car la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain ! Et c’est seulement l’enchaînement de bons entraînements, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois qui va donner des résultats.
À l’inverse, lorsqu’un entraînement est catastrophique, que les sensations ne sont vraiment pas là et que l’idée de tout arrêter raisonne dans le coin de la tête, le coureur qui pense long terme ne va pas se laisser affecter / ou alors pendant très peu de temps. Il faut finir l’entraînement du mieux possible et vite passer à autre chose ! Et surtout, garder en tête que les mauvaises journées, ça arrive ! Il ne faut jamais tirer de conclusions hâtives sur celles-ci. Et ça peut aussi arriver le jour d’une course.
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Tous les coureurs expérimentés ont déjà vécu cette journée où rien ne va !
C’est dommage quand ça arrive le jour d’une compétition, c’est sûr. Et sur le coup, évidemment que l’on est affecté ! Mais si l’entraînement a été sérieux et a donné des signes positifs, il ne faut pas s’arrêter sur une mauvaise journée. Au contraire, il faut se servir de cette mauvaise expérience pour y trouver une motivation supplémentaire à retourner à l’entraînement. On va alors aller chercher ce qu’on a dans les jambes à la prochaine compétition avec l’esprit revanchard !
Les bonnes, comme les mauvaises journées, font partie du processus de l’entraînement. Et il faut accepter qu’il y en aura toujours, que ce soit à l’entraînement ou en compétition, ça peut arriver. Ce sont des journées non représentatives et ce qui compte c’est la régularité des séances tout au long de la préparation. C’est là où les coureurs qui progressent le plus font la différence.

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2. Trouver et utiliser sa quantité d’entraînement optimale
Nous sommes tous différents dans notre capacité à encaisser l’entraînement. C’est pour ça que le plan d’entraînement qui marche de manière identique sur tous les coureurs n’existe pas. Et comme nous avons aussi tous des vies très différentes, plus ou moins stressantes, autant sur le plan physique que mental, trouver la quantité d’entraînement optimale est quelque chose d’individuel. L’expérience de différents volumes d’entraînement et l’analyse des résultats qui vont avec vous permettront de dire ce qui apporte le plus de bénéfices pour vous par rapport à l’énergie que vous y mettez.
L’entraînement est stressant pour le corps, c’est ce stress qui permet de progresser. Mais la vie de tous les jours peut aussi générer beaucoup de stress. Et si le cumul des deux dépasse la limite que notre corps est capable de supporter, ça ne fonctionne pas !
Jouer avec cette limite n’est pas forcément mauvais pour autant (sans dépasser la limite de stress mécanique qui amène la blessure). Car c’est en se testant qu’on va pouvoir mieux comprendre notre corps et jusqu’à quel point on peut le pousser avant que ça ne fonctionne plus. Mais à long terme, le but est de trouver une routine d’entraînement équilibrée, qui vous permette de progresser comme vous le souhaitez, sans passer cette limite.
>> À VOIR : Combien de fois courir par semaine quand on a une vie chargée ?
C’est vrai pour la fatigue générale mais aussi pour la fatigue spécifique à la course !
Quel est le kilométrage hebdomadaire où vous vous sentez bien ? Et à partir de quel kilométrage vous commencez à sentir que la fatigue prend le dessus ? Même chose concernant l’intensité, le fractionné c’est génial mais c’est un outil à utiliser avec précaution. Pour certains, se limiter à une séance de fractionné par semaine est amplement suffisant car la deuxième séance va trop les fatiguer et empêcher les progrès. Pour d’autres deux, trois voire quatre séances incluant de l’intensité chaque semaine va donner de bons résultats sans être extrêmement fatigant.
Bref, trouver son volume et son intensité idéale doit être un objectif pour chaque coureur. Car une fois qu’on a trouvé son « sweet spot », il est beaucoup plus facile de tourner autour de ça pour créer ou choisir ses futurs plans d’entraînement. Ça peut prendre quelques années si on le fait tout seul ou simplement quelques mois quand on se fait aider d’un bon coach. Ça peut aussi générer à certains moments un petit surentraînement temporaire lorsqu’on atteint sa limite. Le but est de s’en rendre compte rapidement pour ajuster le tir et trouver ce « sweet spot ». Dans tous les cas, c’est un travail qui vaut vraiment le coup pour progresser sur le long terme !
3. Avoir la volonté d’être le plus régulier possible dans son entraînement
Une fois que vous avez trouvé cette quantité d’entraînement optimale pour vous et que votre esprit est tourné vers le long terme, c’est le moment de faire le dos rond et de s’engager sur la voie des progrès. Cette voie est on ne peut plus simple car il suffit de répéter semaine après semaine le volume d’entraînement / la quantité d’intensité optimale que l’on aura défini. C’est le sérieux dans cet enchaînement tout au long de l’année qui vous amènera à atteindre votre potentiel !
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Et quand je dis tout au long de l’année, c’est même bien plus que ça ! Si vous envisagez vraiment d’atteindre votre plein potentiel, le voyage est long ! Et c’est la régularité de votre entraînement sur plusieurs années sans interruptions qui vous permettra de voir ce que vous valez vraiment. La patience est une caractéristique fondamentale des coureurs qui progressent. Et c’est cette patience, cette confiance dans le fait que la progression (même si elle n’est pas toujours linéaire) arrivera seulement avec un entraînement régulier qui construit un bon coureur. Voyez ma courbe de progression ci-dessous. Au global ça progresse mais ça n’est pas linéaire !
>> À LIRE : Le cercle vicieux de l’impatience, l’ennemi du coureur !
Les coureurs qui progressent sont déterminer à être régulier !
Entre le planning professionnel, familial, la motivation et la forme qui peut fluctuer d’un jour à l’autre ou encore les propositions de sorties imprévues que vos amis vont vous proposer… Les raisons de ne pas être régulier sont nombreuses mais il ne faut pas s’arrêter à ça ! En définitive, on en revient toujours au fait d’avoir une cohérence entre ses objectifs et ce qu’il faut faire pour y arriver.
Faites des choix cohérents avec votre vie, ne vous engagez pas dans des challenges perdus d’avance car vous ne pourrez pas suivre le rythme ! Et si ce choix est de progresser, faites ce qu’il faut pour être régulier coûte que coûte !
>> À LIRE : Le secret pour progresser, c’est la régularité !
4. Être tenace, ne rien lâcher, quelles que soient les circonstances
Les coureurs qui progressent sont tenaces. Ça veut dire qu’ils ne se laissent abattre par aucuns aléas et trouveront toujours une manière de s’en sortir. Pour être régulier comme on l’a vu précédemment, il faut souvent jouer avec son planning, accepter d’aller courir à un moment qui n’est pas idéal, comme tôt le matin par exemple. Mais c’est ce qui fait la différence entre les coureurs qui progressent et ceux qui finalement resteront couché et annuleront leur entraînement.
>> À VOIR : 5 entraînements fractionnés à faire en 30′ quand on a un planning chargé
Mais la ténacité se mesure aussi au cœur de l’entraînement. De mauvaises conditions météo ne seront jamais une excuse pour le coureur qui sait ce qu’il veut. Au contraire, c’est dans les conditions les plus difficiles qu’on va construire son mental, se renforcer en étant prêt à faire face à toutes les situations ! Les coureurs qui progressent sont tenaces et trouvent toujours une manière de contourner les problèmes.
C’est dans les moments les plus durs que l’on doit être le plus fort
C’est d’ailleurs au cœur des séances d’entraînement les plus difficiles et des compétitions que cette qualité va le plus se ressentir. C’est dans l’adversité, dans la dernière partie d’une séance ou d’une course que la ténacité est le plus utile. Car pour dépasser ses limites en course à pied, il faut accepter la difficulté, la douleur et refuser de ralentir lorsque le cerveau nous envoie tous les signaux possibles pour le faire.
C’est dur, très dur même. Mais il faut essayer de se convaincre que la douleur qu’on ressent n’est qu’une perception biaisée de la réalité. En réalité, on garde toujours de la marge sur ce qu’on pourrait réellement faire ! En ayant ça en tête, on comprend beaucoup de choses et notamment que de ne jamais rien lâcher dans les moments difficiles est sûrement le meilleur des entraînements pour préparer une compétition ! Car si on est à son plein potentiel, on va forcément passer par cet état lors des compétitions !
>> À LIRE : Attention à ne pas tomber dans l’excès en voulant tout donner à chaque entraînement !
Être tenace, c’est utile dans toutes les situations.
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C’est vrai quand on veut construire un site internet. Ça fait plus de 7 ans que je travaille sans relâche sur Running-Addict pour avoir le résultat que vous avez aujourd’hui par exemple. Je peux vous le dire, rien n’arrive par hasard !
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C’est aussi vrai pour la course à pied. Pour ceux qui ne l’ont jamais lu, je vous rappelle que quand j’ai commencé la course il y a 15 ans, j’avais fini bon dernier de mes premières compétitions (voir ici).
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Et aujourd’hui mon défi triathlon me demande un entraînement énorme. Mais comme je sais que ce n’est pas le talent naturel qui m’a amené à mon niveau en course à pied, c’est le travail années après années et la ténacité dans les moments difficiles, alors j’essaye de reproduire ce modèle le plus possible en triathlon.
5. Avoir confiance en soi
La confiance en soi ça n’est pas inné, ça se construit à l’entraînement ! C’est normal de douter quand on n’est pas prêt. C’est pour ça qu’on veut être le plus sérieux possible à l’entraînement ! Plus on sera préparé, plus on sera confiant ! Car si l’objectif que l’on poursuit est réaliste, plus on va se rapprocher de la course, plus on va monter en forme et plus on va avoir l’impression de pouvoir y arriver. C’est le cercle vertueux dans lequel on veut être au moment d’aborder les dernières semaines d’entraînement avant un objectif.
Il y a aussi une part de travail psychologique évidemment. On doit faire l’effort d’aller chercher le positif dans ce que l’on fait à l’entraînement ! Les coureurs qui progressent voient le verre à moitié plein en regardant objectivement l’amélioration de leur forme ! On doit se répéter qu’on est sur la bonne voie et qu’il n’y a pas de raisons de ne pas y arriver ! Plus une course approche et plus le stress monte, c’est normal ! C’est signe que l’on a envie de réussir ! Mais ce stress ne doit en aucun cas vous faire perdre confiance en vous. On ne vous enlèvera pas ce que vous avez fait à l’entraînement. Si vous avez tout fait pour être en forme, alors ne vous posez pas trop de questions. Dites-vous que vous allez le faire et ayez confiance en vous.
>> À LIRE : Travailler sa confiance en soi à l’entraînement
L’état d’esprit joue plus sur vos performances que vous ne le croyez !
Voilà où je voulais en venir : La clé est là-dedans ! Je ne dis pas que l’état d’esprit fait tout évidemment. Mais je suis convaincu que de partir avec le bon état d’esprit est le facteur de réussite numéro un pour les coureurs qui progressent. C’est ce qui enclenche tout le reste ! Quand on est bien dans sa tête, qu’on sait pourquoi on fait les choses et qu’on a confiance dans l’atteinte de ses objectifs à moyen ou long terme, tout est plus facile ! On avance en étant motivé et déterminé ! Et chaque entraînement est alors plus productif qu’il ne l’aurait été avec un état d’esprit moins conquérant.
Comme souvent, ça n’est que ma vision des choses ! Mais à force de croiser des sportifs qui réussissent je pense ne pas me tromper. C’est assez flagrant de voir à quel point les caractéristiques que j’ai citées dans cet article se retrouvent à chaque fois !
>> À LIRE AUSSI : Comprendre le mécanisme de la progression !
Merci pour tous ces conseils :) Ca m’aide à comprendre ma petite tendance au yo-yo en terme d’entrainement en ce moment ;)
Bonjour Nico et merci pour cet article très intéressant car je m’y suis totalement reconnu et cela me prouve que je fais bonne route face à des réflexions comme tu en fais trop ou encore tu es devenu addict à la course à pied. Je dois dire qu’en plus de faire un sport que j’adore j’ai découvert que mon corps est capable de faire des choses incroyables ainsi que de repousser ses limites, il faut juste savoir bien le faire, patience, travail, régularité, respect du corps et technique de course. J’ai fais mon premier marathon en 2015 en 3h28 et mon but est de passer sous la barre des 3h00 dans un ou deux ans je pense et je mets tout en place par apport à cela tout au long de l’année. Voilà, Bonne continuation et continu à nous faire partager ta passion. A++
Super Niko!
Ca donne le goût d’y mettre tout son coeur. Pour ma par, je retiens tout mais surtout le conseil 4. ne pas lâcher, même dans la difficulté et la douleur ( qu’on sait sans danger bien sûr). C’est ce que j’ai à travailler, cet effort de plus qui changera tout …et je le ferai! :-)
Merci pour ces précieux conseils surtout pour quelque un comme moi qui commence à progresser à son rhytme
La confiance le mental ça compte énormément surtout après plusieurs blessures et retour à la case départ
Comme à ton habitude niko, un article complet, bien construit et qui a sa petite touche personnelle! Merci tous tes précieux conseils. Je me retrouve tout à fait dans ton article!
Je te souhaite de pleinement réussir cette année dans ton objectif triathlètique (vu ta persévérance et ta motivation à l’entrainement, nul doute!) tu le mérites largement!
Maïté
Merci nike pour te très bon article. Il est vrai que le mental allié à la régularité est essentiel. Je confirme avec mesentraînements.
Merci pour cet article plein de bon sens. Comme Philippe je m’y retrouve. Je nuancerai juste le propos sur le volume. Je cours depuis 30 ans exactement. Et c’est hiver j’ai franchi un cap à l’occasion d’un challenge lancé par notre entraîneur : faire 100km pdt les vacances de Noël. J’y suis arrivé sans accuser de fatigue importante (moi qui stagnait à 40/50 km). Mieux : j’ai réitérée la semaine précédant les 1/2 finales des FRANCE de cross où j’ai réussi une belle course (à mon niveau). Ce qui était très risqué. Mais justement j’avais confiance en moi et très envie de courir, ce qui est capital. Il faut voir le bon côté de la course : la réussite de telle ou telle séance, le bénéfice qu’on en tire. Ces semaines de gros volume, il faut garder une grosse proportion d’endurance dans des séances « plaisir » (courir dans des endroits agréables, avec personnes qu’on apprécie,…
Il n’y a sûrement pas de hasard au fait que 4 des 5 points se réfèrent essentiellement au mental ! Perso, je bute encore sur le fait de me lever 1h plus tôt pour aller courir…
Quand on s’est VRAIMENT fixé un objectif et qu’on a VRAIMENT décidé de s’entrainer, tout devient plus clair et plus simple. On fait le programme comme des robots, quelque soit le temps, on en a rien à faire car on sait qu’on doit s’entrainer POINT BARRE. Courir à 5h du matin, PAS DE PROBLEME, courir lors des déplacements professionnels PAS DE PROBLEME, courir un lendemain de soirée alors qu’on s’est couché tard PAS DE PROBLEME, courir sous la pluie PAS DE PROBLEME. Cet article est UNE PERLE, c’est tout à fait cela. Et le truc de dingue, c’est que le corps s’adapte et au bout de 2 mois, tu fais des trucs que tu n’envisageais même pas avant. Quand tu as décidé de te lancer dans un programme pour viser un objectif, rien ne t’arrêtera. il faut juste VRAIMENT le VOULOIR. Merci pour ce super site, ces bons conseils et ces articles très intéressants. J’imagine le travail de titan que cela doit représenter en plus de l’entrainement. RESPECT Monsieur. Bonne continuation
Idem, amen !
Merci, encore une fois un article riche et stimulant.
No brain no gain
Je rajouterais que comprendre ce qu’on fait à l’entrainement et pourquoi on le fait est très important et enlève beaucoup de doutes. C’est ce que m’a apporté running-addict. Jusque là j’avais suivi des programmes un peu comme un mouton, sans les comprendre. J’avais du mal à y croire et donc je revenais à de la course libre en fonction de l’humeur du jour à la première stagnation. Grace à ton site j’ai beaucoup appris et surtout compris, et ça me donne énormément de confiance par rapport à mes entrainements, et j’ai beaucoup moins de mal à être rigoureux (que ça soit sur la régularité des séances, respecter la vitesse en EF, limiter les séances de qualité, etc) Et ça marche, en quelques semaines je vois déjà les progrès. Merci pour tous ces supers conseils. Courir n’est pas si intuitif qu’il n’y parait :)
Merci pour ces conseils
Effectivement pas tjrs facile de trouver l équilibre entre vie perso et pro
Je commence tout juste à sentir les progrès mais je ne cours que depuis 2 ans en club. Il faut aussi garder à mon sens la notion de plaisir
Prendre du plaisir en courant. Oui oui c est possible. Bonne journée